Erving Goffman et le travail social
Auteur: Dahlia Namian Auteur: Stéphanie Garneau
En ces temps de morcèlement et de cloisonnement disciplinaire, il est impératif de rappeler les liens ambigus, mais néanmoins enchevêtrés, entre le travail social et la tradition sociologique dont est issu Erving Goffman.
Les auteurs de cet ouvrage – travailleurs sociaux, sociologues, anthropologues, politistes et infirmiers – ouvrent la « boîte à outils goffmanienne », offrant des regards novateurs sur les enjeux contemporains entourant le travail social. Il prend appui sur une pluralité d’objets, dont la santé mentale, la toxicomanie, les soins aux personnes âgées ou avec un handicap, et l’aide aux sans-abris.
Que ce soit sous l’angle épistémologique, théorique, méthodologique ou pratique, la posture goffmanienne est digne de considération. Elle permet d’observer les effets des institutions et des catégories du travail social sur les personnes ciblées. Elle aide à sortir d’une vision normative de l’intervenant pour identifier les possibilités et les contraintes qui pèsent sur lui. Elle permet également d’accéder aux dimensions tacites, affectives et parfois insoupçonnées du social et de la relation d’aide dans le but de rendre visible l’invisible, de rendre intolérable le toléré et les allant-de-soi.
Les dix-sept collaborateurs rattachent certaines des ficelles qui ont été dénouées entre les deux disciplines au fil des luttes visant leur reconnaissance institutionnelle.